30 juin 2006

Encore le Nord...

Ishpaata!

Desole pour ce long blanc.Ces deux derniers mois j ai sillone le Nord du Pakistan,region superbe mais peu connectee.Il y a bien quelques echoppes qui se pretendent "internet cafe" mais lla lenteur est telle qu on lit au maximum un mail en une heure.Et entre les deconnexions subites,les virus bizarres et les coupures de courant,on peut oublier...

Il y a deux voies qui menent au Nord:La Karakoram Highway,depuis Islamabad-Rawalpindi,qui atteint Gilgit(ex-royaume du Cachemire) apres 700 kil.,la plupart de la route dans la haute vallee de l Indus qui est alors une gorge etroite ,Hunza 80 kil plus loin et la frontiere chinoise 200 kil.apres Gilgit. D autre part,depuis Peshawar,en longeant la frontiere afghane et passant le col du Lowari,on arrive dans la legendaire vallee de Chitral.Une route longue et mauvaise relie Gilgit a Chitral en un axe Est-Ouest. Mais ce qui est passionant ce sont les "side-valleys",un peu plus isolees,etonnament diversifiees,tant pour les gens que pour les panorama.


Gojal

Il est difficile de quitter Hunza,qui malgre la manifeste determination de la population de suicider leur culture au tourisme,reste une ile de tolerance au Pakistan et probablement le plus beau paysage que j ai vu d aussi loin que je m en rappelle. Plus au Nord,en direction de la Chine,cette longue vallee prend le nom de Gojal et la langue locale change egalement.Jusqu a la Chine et meme au-dela de la frontiere,on parle Wakhi,et l etnie est la meme que dans le corridor du Wakhan(logique non?).

(N.B.linguistique:Je pense que Wakhi(le nom du peuple et de la langue),ne vient pas de Wakhan(le nom de la vallee Afghane),ce serait plutot le contraire,Wakhan qui vient de Wakhi.Sinon,le peuple se serait probablement appele Wakhani.Un exemple:Roma ne vient pas de Romulus,etant donne la presence du suffixe -ulus qui trahit le fait que Romulus derive de Roma.Ainsi,ce serait plutot d autres peuples d Afghanistan qui aurait donne le nom de Wakhan au corridor comme les habitants de cette vallee d Afghanistan s appelaient Wakhi.Le nom du peuple,"Wakhi",serait anterieure-pour moi- a celui du corridor afghan,"Wakhan".Mais tout le monde s en fout,donc je ferme la parenthese.)

A Passu comme dans le reste de la chaine du Karakoram,le paysage est brut et sec,des montagnes de 7000m. sont composees d ardoise et de gravats.La pluie(rare)pele la montagne et cree des amoncelements de millions de tonne de sable en forme de deltas,ce qui oblige la riviere a se faire un lit tout en meandres.C est que se nichent les villages,dans un dense ecrin de peupliers d Asie,de Muriers noirs et d Abricotiers.

Autour de Hunza et passu,j ai fait de longues balades,de vrais petits treks en fait,avec Federico,un Italien.A chaque fois que je lui disais adieu,comme a beaucoup de voyageur que je croise quelques jours,je le retrouvais ailleurs deux ou trois jours plus tard.Finalemenet j aurai crapahute en sa compagnie plus d un mois et demi en cumulant.Il voyage depuis six ans neuf mois par annee,bossant comme chef cuisinier les trois mois restant.Au bout de qulques temps nous avons commence a cuisiner notre tambouille nous-meme,avec un petit rechaud a gaz.C est fou ce qu on economise avec ca, et avec son savoir-faire on mangeait BIEN!Je me souviens de ces gnochi frais qu on s etait mitonne au milieu de nul part,Mmmm!On aurait bien voulu esayer la version alla romana,mais pour ca il faut un four a pizza et nous n avons pas eu le courage de realiser l installation d un foyer avec trois pierres plates que nous avions imagine.

Autour de Passu,belles marches le long de glaciers qui craquent comme une enorme machine en mouvement,longs ponts suspendus a la Indiana Jones,et delicieuse soupe d abricot.


Shimshal

De mon cote je suis ensuite alle dans une vallee auxiliaire vraiment paumee,accessible en Jeep depuis Passu.Tout les tres rares touristes qui vont la-bas viennent treckker,avec matos et porteurs,avec la vallee comme camp de base.J avais l air un rien stupide,a ne pas pouvoir faire de marches autres qu autour des villages.Mais j ai finalement trouve une bonne marche:simplement,revenir a Passu a pied.Ca m a pris toute la journee et quarante kilometres,et a croiser des orpailleurs ou des chevres sauvages.
Un peu peine de quitter le Chalpindok,un vrai plat de bourru:un nan,badigeonne de beurre de yak,puis de fromage de yak(encore plus fort),la-dessus un autre nan,et on recommence jusqu a faire une belle pile bien imbibee.Les Fisherman's friend ne font definitivement pas le poid!!!C est excellent mais ca fait pleurer tant c est fort.


Chapursan

Nous sommes alle a Sost,la derniere bourgade avant la frontiere chinoise,et de la dans la vallee de Chapursan,dont le nom signifierait "Que demander de plus"(Chize purson?)en Wakhi,et qui mene justement au confins du Wakhan Afghan.Federico m accompagna dans mon idee de faire cette vallee a pied.

Et ce fut l occasion de certaines des plus belles rencontres de ce voyage,allant de village en village dans un paysage d une brutalite merveilleuse,canyon jaunes sur fonds de sept-mille entierement blancs de neigeLes habitants sont ismaeliens,la branche la plus tolerante de l Islam.De nombreuses fois des bergeres a tresses noires tenues par du fil de fer nous ont invite dans leur famille pour passer la nuit ou simplement prendre le the sale et le potok(le pain local,pas plat pour une fois,tres nourrissant voire bourratif...du pain elfique en quelque sorte).Pendant une semaine nous avons ainsi ete au regime the-potok.

Apres trois jours de marche nous atteignions le dernier village de la vallee,un jour supplementaire et nous arrivions dans le dernier endroit habite,trois masure autour de la tombe d un saint homme mythique.Le vieux Hadji Mohammed,80ans passes-un age cannonique pour la-bas-,nous accueille parmi ses yaks et ses chevres qui approchent si on crie "Brrra,Brra!".

Le lendemain nous poussons encore plus loin,au milieu des montagnes rouges qui annoncent l Afghanistan.Mais une tempete de neige nous oblige a rebrousser chemin a quelques heures des cols qui marquent la frontiere(que nous n aurions de toute facon pas pu franchir).

Revenu a Sost avec 140 kil dans les jambes et une bonne base de la langue Wakhi(assez simple,et proche du persan).


Kalasha

La premiere fois qu une femme,non accompagnee en plus m a salue,a Hunza ou commencent les zones ismaeliennes,j etais estomaque.Ca ne m etais pas arrive au Pakistan. Pour entrer et sortir des vallees Kalasha nous dumes passer par Chitral ou la longue barbe,crane rase et calot sont de rigueur pour etre conforme a la sunnat(l orthodoxie).Le retour en zone sunnite fut un choc:je revenais de vallees ou la tolerance et la liberte depassent de tres loin n importe quel autre endroit du Pakistan:Les vallees Kalasha.

Les Kalasha ne sont plus que 3000,coinces entre la vallee de Chitral,le Pakhtunkhwa(zones pashtuns) et l Afghanistan.Ils pratiquent leur religion polytheiste unique au monde,au milieu d un ocean de Musulmans qui setend de la Mauritanie au Turkestan chinois. Jusqu a present, c est je crois la societe la plus egalitaire(particulierment entre les sexes)que j ai vu.Les femmes en particulier ont une tres grande liberte.Un exemple parmi des centaines,les mariages ne sont jamais arranges,et une femme peut quittter son mari si elle veut pour sortir avec un autre...personne ne peut l en empecher.(Et en plus,si elle se remarie,la dot versee a ses parents sera le double de celle du premier mariage.) Elles portent des habits tres colores,bourres de coquillages et de perles rouges ou oranges(autrefois,des coraux),et pas de voile mais une coiffe particuliere.

Les Kalasha ont un type physique tres europeen,peau et yeux clairs tres souvent.Ce qui a inspire l idee fausse qu ils descendent des generaux d Alexandre le Grand.En realite c est une branche a part de la grande famille des peuples Indo-europeens. Jadis ils occupaient un territoire qui s etendait sur la majeur partie du district de Chitral,mais au court des derniers siecles les Kho("Chitralis") ont supplantes graduellement les Kalasha jusqu a les acculer a trois petites vallees isolees pres de ce qui est maintenant la frontiere afghane.

Aujourd'hui,ils sont en minorite meme dans ces vallees,et parfois dans leur propres villages(qui ne sont deja pas nombreux)supplantes(envahis,dirais-je meme)par des Chitralis,des Pashtouns,voire meme des Pendjabis...tous sunnites. Cote afghan,c est le Nouristan.Les Nuristanis sont des cousins des Kalasha,qui pratiquaient une religion similaire jusqu a ce qu ils soient convertis de force il y a a peine plus d un siecle.Et comme tous les fraichement convertis,ce sont les plus extremistes. Des Nuristanis s etaient refugie de l autre cote de la frontiere,i.e. dans les vallees Kalasha,afin de fuir les persecutions et de garder leur culture.Ironie du sort,ils se sont peu a peu convertis eux aussi,et ils occupent desormais la partie superieur(la meilleure) de 2 des trois vallees,dont la plus importante,Mamuret(Bomburet).C est ainsi qu a dix minutes a pied des couleurs flamboyantes des Kalasha,on voit des burqa completes,dont les burqa noires,les plus terrifiantes!!! Il y a regulierement des problemes entre Nuristanis et Kalsha,notamment les premiers qui volent des chevres au seconds,ou meme des Nuristanis qui assassinent des Kalasha.

Mais pour moi,le plus insupportable c est la pression etouffante qui pese en continu sur les Kalasha.Dans un pays ou l islam est religion d etat("Republique islamique du Pakistan" est-ce ecrit sur mon visa),ou l Islamiat est une des branches les plus essentielle a l ecole,et ou les professeurs font du proselytisme a des gamins de 4 ans("Tu vois,ton camarade musulman,lui ira au ciel,mais pas toi,toi tu sera mange par les vers..."et autres menaces degoutantes),comment garder ses traditions? Les Kalasha sont cernes de Musulmans sunnites illetres qui chaque jours tentent de les flechir.
Le vendredi,loesque les musulmans sortent du sermon,je voyais la mine desabusee des Kalasha fatigues d avoir encore a subir l instistance des tenants de la "verite" apres le lavage de cerveau hebdomadaire. Car les Kalsha ne sont pas de naifs sauvages qui se "laissent avoir".Ils sont conscients encore plus que moi de la situation qui est la leur,et pour la plupart gardent fierement leur culture.Ils sont loin d etre betes.Pour parler d une autre menace,lors du festival de printemps qui a eu lieu lorsque j etais la,les groupes de femmes qui dansaient en se tenant par l epaule n hesitaient pas a bousculer et a faire voler (en eclats,parfois) les appareils photo des Pendjabis pervers qui venaient prendre des photos a deux centimetres d elles.

Seulement,il y a des failles:On converti de preference les enfants,mais aussi les viellards lorsqu ils tombent malades en les harassant a longueur de journee(en leur disant qu ils gueriraient)... Deja il n y a plus de famille qui n aie de membres musulmans;la vallees de Biriu(Birir),par exemple,n est peuplee que de Kalasha,mais la majorite est deja convertie a l Islam. Le plus triste,c est que l islam que j'ai vu la-bas est d une pauvrete affligeante.Il semble ne garder que les cotes superficiels et/ou negatifs.Cela se borne a se laisser pousser une longue barbe,se raser le crane,aller a la mosquee cinq fois par jours reciter un texte dont on ne connait pas la signification,... et convertir les Kalasha qui restent.


Yarkhun.

Chitral est une vallee qui est entierement fermee par les hautes montagnes de l Indu kush,avec une seule entrée naturelle au Sud, avec l Afghanistan.C est tres artificiellement que le district est rattache au Pakistan, car pour y acceder on doit passer un des nombreux cols de plus de 3000m, comme le Lowari pass en venant de Peshawar, ou le Shandur pass en direction de Gilgit. Cet isolement geographique a contribue a preserver le district de Chitral, mais le Pakistan est en train de creuser un tunnel sous le Lowari pass, ce qui rendra Chitral accessible toute l annee et a quelques heures de Peshawar et Islamabad.Pas besoin d avoir un doctorat en geopolitique pour en deviner les consequences: peu de progres pour la population locale, Chitrali et Kalasha, mais la fin de la quietude: Exploitation massive du bois au profit du Pendjab(L extreme Sud du district de Chitral et les vallees Kalasha sont parmi les seules regions boisees du Pakistan), afflux de Pashtun et surtout de Pendjabi, comme touristes ou installant leur residence secondaire, dont une bonne partie au coeur meme des vallees Kalasha...

La vallee superieure de Chitral est appelee Yarkhun, et sur 150 kilometres au moins, le long de la riviere eponyme, se succedent des villages, taches vert eclatant dans un paysage d une brutale mineralite.Comme a Hunza,Gojal,Chapursan… c est un ingenieux systeme de cannaux d irrigation(grace a l eau de fonte) qui permet de transformer des bouts de montagnes en fabuleux jardins en terasses. La vallee s acheve sur une serie de cols dont certains relient Chapursan, d autres le Wakhan.Le toit du Pakistan! la-bas d autres vallees encore prennent source; l Indu Kush, l Indu Raj, le Pamir, le Karakoram et l Himalaya se rejoignent, et le legendaire Mont Meru, l axe du monde pour 4 religions d Asie, n est surement pas loin!

Avec Federico nous entreprimes de refaire le coup de Chapursan: explorer a pied la vallee de Yarkhun, allant de village en comptant sur l hospitalite des locaux. Ceux-ci sont egalement ismaeliens, mais n etaient pas pour autant aussi chaleureux que Chapursan.En fait,ils avaient l air d avoir tres peur de nous…probablement a cause de nos tetes de talibans.Du coup,a la fin de la premiere journee de marche,nous n avions rien dans le ventre et desesperions de trouver une ame charitable qui nous offrirait le gite et le couvert.Par chance cette ame se manifesta…en la presence d un professeur de l ecole primaire de Khrusg.

Et cahin-caha, nous continuiions notre bonhome de chemin, essayant de trouver des profs lorsqu il etait temps de trouver de la nourriture et un abri, qui etaient toujours ravis de rencontrer de “vrais etrangers”. Il faisait chaud,nous nous retrouvions souvent a marcher lorsque le soleil etait comme un fil a plomb,et l eau de source ne suffisait pas a compenser la deshydratation ,en plus de nous rendre regulierement malade.Pas toujours facile dans ces conditions de profiter du paysage epoustouflant et des gens(qui etaient adorables a partir du moment ou ils comprennaient qui nous etions). Au bout de quelques jours et d une centaine de kilometres, nous etions vraiment lessives.
Encore un dernier jour de marche,mais pas suffisament pour arriver au bout de la vallee,et nous entamions le retour. Comme les autres d habitude nous prenions regulierement le bruit de la riviere pour un bruit de jeep. Plus que jamais auparavant,nous avions cette hallucination auditive, tournions la tete,pour ne decouvrir qu un environnement immobile, et repartir encore un peu plus diminue.C etait mon jour d etre assaili de crampes et de nausees, et un peu de fievre pour couronner le tout(nos metabolismes s etaient apparement concerte pour alterner les jours de maladie -chacun son tour).Nous etions entre les villages de Bang et Power(sic!) lorsque mes jambes ne me soutinrent plus.Tordu de fatigue et de douleur, je me tenais le ventre sur le bord de la piste.Et encore cette impression insupportable d entendre un vehicule arriver… Le bruit de la riviere se faisait de plus en plus oppressant. Jusqu a ce qu on s appercoivent qu une jeep arrivait vraiment!! Elle accepta de nous prendre et de nous ramener jusqu a Mastuj(la ou la vallee de Chitral devient Yarkhun) ou nous avions laisse quelques affaires dans la guesthouse du village.C etait un Australien qui avait loue la jeep (avec chauffeur) pour aller controller des projets d ecoles qu il financait.Tres enthousiaste quant a nos peregrinations,il nous offrit du chocolat que je vomis avec plusieurs litres d eau(profitant d une crevaison).

Apres deux ou trois jours de repos(mais il nous fallut une semaine pour que nous puissions de nouveau appeler “pieds” ce que nous avions au bout des jambes) a Mastuj, nous primes un bus bringuebalant pour Sor Laspur, le dernier village avant le Shandur Pass.Chanceux, on nous invita une fois de plus(le danger dans ces cas-la, c est de devenir blasé),et nous nous rendimes au sommet du col ou se trouve un lac magnifique(refuge a des milliards de moustiques) et des troupeaux de yaks,avant de revenir a Sor Laspur.
Le lendemain nous repassames le col, en bus cette-fois,et en fin d après-midi arrivames a Gilgit.


Gilgit&Naltar

Tandis que Federico monta,en repassant par Hunza,jusqu en Chine,je continuai a voyager un peu dans la region. Gilgit, comme Quetta, est une ville qui ne repose sur rien d autre que des echoppes de bazaar, du commerce assez obscur et beaucoup d illusions.Comme Quetta elle a son caractere mais pas de fond. C est un melting-pot de tous les petits peuples du Nord: Shina et Kohistani aux longues barbes, Gujar nomades, Khowar au nez camu, Burusho qui viennent de Hunza, Wakhi calmes et arrangeants, Balti-pa qui parlent un dialecte tibetain, fiers Pashtun et stupides flics Pendjabi. Le probleme,c est que ce petit monde ne vit pas en paix,les Sunnites zigouillent des Shiites,qui se vengent sur les Ismaeliens ou les Nurbashki,etc.Pour y remedier l etat a installe des bunkers avec un soldat en joue litteralement a chaque coin de rues,et des check-post tous les kilometres.Evidemment ca ne remedie a rien,car c est bien connu plus il y a d armes moins il y a de securite!

Pour retrouver un peu de fraicheur, car Gilgit etait deja trop chaude en ces premiers jours de Juin, j allai a Naltar, une vallee tres proche mais beaucoup plus fraiche.D ailleurs il a plu des cordes en continu lorsque j y etais,et il semblerait que ce climat dure toute l annee.La vegetation,une fois n est pas coutume au Pakistan, est luxuriante.Mais le clou, c est le lac qui se trouve a quelques heures de marche du dernier village:une eau crystalline qui revele un fond aux couleurs psychedeliques: roses,vert fluos… Quant aux gens, ce sont des Shina et des nomades Gujar assez recemment convertis(il y a deux ou trois siecles peut-etre) a un sunnisme stricte,mais heureusement ils ont oublie d etre antipathique!


Swat

En redescendant sur Islamabad-Rawalpindi, j ai bifurque a Besham et entre dans la vallee de Swat, assez fameuse puisque c est un des seuls endroits boises du Pakistan, ou les Cedres de l Himalaya et les Pins pleureurs atteignent jusqu a 50 metres de haut. En ete, des hordes de touristes Pendjabi et de Karachi viennent ici fuir la chaleur qui assome le centre et le Sud du Pakistan.C est une vallee longue et assez densement peuplee de Pashtun (la plupart de la tribu Yusufzai),ce peuple jamais domine, a la structure clanique extremement forte, et tres fier d etre musulman.Ils me font souvent penser aux Corses, notamment de par leur code de l honneur et de l hospitalite(le pakhtunwali), qui se traduit souvent en de sanglantes vendetta, mais qui pour moi presente surtout les avantages de l hospitalite et de leur grande generosite. Les Pashtun sont un peuple que j admire.

La basse vallee de Swat est totalement deforestee, mais la moitie Nord, en amont, est encore tres verte et fraiche. J ai passé plusieurs jours a Madyan, la ou commence la foret. On impose a tous les etrangers une escorte armee pour n importe quel deplacement dans ou autour du village, ce qui ne se justifie absolument pas. J avais echappe a cette compagnie encombrante plusieurs fois en Iran et au Baloutchistan, mais la , je pensais que je n y couperais pas. He bien non, la police a juge que j etais assez “pashtun” pour me laisser vaquer tout seul.

Un important pourcentage de la population de Swat est d origine afghane, refugie du temps de l intervention sovietique; certains ont fait fortune au Pakistan, et maintenant, ils sont parmi les hommes les plus riches de Swat.Alors evidemment…ils restent!

A trois heures en vehicule en amont de Madyan, se trouve Kalam, ou la riviere Swat se forme par la junction de plusieurs petits affluents. La, les Pashtun laissent place aux Kohistani, une denomination qui designe des dizaines de petits clans anarichiques qui parlent chacun un patois different et sont tous tres armes. Mais les Kohistani de Kalam sont plutot calmes. Ce fut encore une occasion de marcher, dans des forets et pres de lacs magnifique. Et quand j etais trop fatigue, il y avait souvent des possibilite d avoir un lift sur un pick-up en se serrant parmi quelques chevres, des sacs de farine et une dizaines de passagers en equilibre instable, tous de tribus differentes(ce qui fait qu ils ne me detectaient pas toujours comme etranger).En cette periode de l annee il y a aussi des touristes Pendjabi qui m ont parfois avance un peu(mais ils sont nettement moins marrants).


Pindi

Pindi(Rawalpindi/Islamabad)… 50 degres.C etait inhumain,et pour rendre la chose encore plus insupportable, l administration pakistanaise atteignait des sommets d inefficacite.

Il me fallait prolonger mon visa, ce que j avais deja fait une fois a Lahore, gratuitement et en une heure a peine.A Pindi,on a commenca par m envoyer de batiment en batiment, de bureau en bureau, ce qui me pris quelques heures, mais personne n etait capable d etendre mon visa ni meme de m indiquer le veritable bureau…jusqu a ce qu ils m annoncent qu il n etait pas possible de le faire a Rawalpindi, il fallait aller a la ville jumelle(et capitale) Islamabad.Le trajet me pris une heure,pour arriver une demi-heure après la fermeture du bureau qui ouvrait de 10h a 11h!Je revins le lendemain,remplis une feuille pour laquelle on me demanda de l argent, attendis…verdict:Allez a Lahore(200kil.)!Impossible, ca n etait pas du tout sur ma route,le climat y etait invivable et c etait le dernier jour de mon visa.-Alors allez au bureau tel-et-tel,dans tel quartier d Islamabad.Ce que je fis,non sans peine pour le trouver, remplis un feuille qui me couta, pour n avoir au final qu un:”revenez dans trois jours”… Finalement on me dit d attendre deux heures et on me le donna le jour meme comme la fievre et le mal de ventre me tirait des larmes(j etais retombe malade,ca arrive une fois par semaine au moins, au Pakistan, et dure quelques jours a chaque fois). Mais les tracas administratifs n etaient pas fini,et j en aurais encore de bonnes a raconter(comme un paquet que la poste accepta d envoyer grace a une autorisation de faire le pelerinage de la mecque…n essayez pas de comprendre) mais ce post va etre trop long.


Peshawar

Apres quelques jours harassant je vins a Peshawar ou je suis encore(mais c est mon dernier jour),afin de profiter de l hospitalite fabuleuse d amis de ma famille…pashtun evidemment. Ici aussi il fait trop chaud, dans les cinquante degres. Mais au moins c est une chaleur seche, pas le sauna de Pindi.Les bazaar de Peshawar sont excellent, le plus fou etant le Karkhano bazaar (smuggler’s bazaar),ou on trouve tout des equipements de l armee americaine au discs de musique pashtun, du toc chinois a la limonade “mega-pack” US, en passant par les couteaux de toutes tailles et meme la “crème a faire gonfler les seins”(sic!).Tout cela dans une mare de barbus,de concasseurs de canne a sucre, de vendeurs de lassi,de mendiants jeunes ou vieux,etc…

Voila, j espere que vous etes rassasie ( mais qu on a evite l indigestion), Je ne vous promet pas un post de suite vu les conditions internetiques,mais je ferai de mon mieux.

Je vais entamer sous peu ma montee vers l Asie centrale,que j espere plus fraiche mais tout aussi passionante. Quattre mois au Pakistan, c etait long quand meme,mais c est le pays le plus fou dans lequel j ai voyage jusqu a present! Quelques mysteres subsistent,le plus grand etant:Pourquoi le vieux papier (par exemple utilise pour emballer) au Pakistan provient-il toujours de journeaux grecques????J ai renonce a comprendre...

Bonnes vacances d ete, et si vous voulez des idees de destinations… !

Bises

Adrien... toujours sur la route apres onze mois de voyage.