5 octobre 2009

NOUVEAU BLOG

Chers amis,

Pardon pour ce silence un peu long ces derniers mois.
J'écris du Japon où je suis revenu vivre ...momentanément.

Ce blog s'arrête ici. Désormais, j'ai vraiment achevé ce long voyage. Deux ans et quelques à bourlinguer, deux ans à être de retour. Mais les germes qu'il m'a legué continuent de croître en moi, et ce nouveau séjour japonais pourrait bien être un de ses rejetons.

Voici donc l'adresse à retenir:

http://japon01.wordpress.com

http://japon01.wordpress.com

Le présent blog reste bien sûr accessible, je compte même le paufiner pour en faire une digne archive de mon périple.

Du fond du coeur, merci, et à très vite!

Que votre ombre grandisse.

Adrien

28 février 2009

200 ans d'histoire de Genève... des copeaux!



Il est des parfums qu'on reconnaît entre mille. Ceux des livres de son enfance, des rocs poncés par la Méditérannée, ou de l'epiderme d'une conquête au réveil.

Et il en est un, seigneurial, puissant, qui grandit l'air et anoblit l'âme. Celui du cèdre du Liban.

Il précède toujours la vue. Et parfois, cela vaut mieux, car ce que j'ai vu m'a remplie de tristesse.

Trois vénérables cèdres ont cessé d'exister à Genève la semaine du 9 février à Genève. Par n'importe lesquels, des monuments. Des gardiens de la mémoire, des arbres tutélaires.


L'indignation des citoyens n'a pas pu empêcher le désastre: Le cèdre du parc Sautter a été coupé en rondelle, comme le magnifique pin laricio à côté de lui, ainsi que 300 autres arbres de toutes tailles. Ilot de verdure sacrifié pour l'extension du CMU. Mais n'y avait-il pas moyen de le préserver, au moins lui? Alors que les projets architecturaux intégrant des arbres vénérables sont de plus en plus cotés, ici, c'est un monolithe de béton qui va s'ajouter au complexe du CMU et du CHUV dont le style ferait pâlir d'envie Brejnev.

Précisément, c'est le style d'une époque. Une époque qui a eu son lot d'impunité dans l'aménagement du territoire. Une époque dont certaines autorités semblent ne pas savoir qu'elle est révolue. Force est de constater que si les Genevois aiment leurs arbres, il s'en trouve encore pour, sur une carte, tracer une ligne et un trait sur notre patrimoine!


Je croise trois promeneurs qui ont des décénnies de souvenirs de plus que moi. L'un d'eux me raconte qu'il a fait toute son école primaire ici, au temps où le lieu-dit s'appelait Pré-fauchot: "On jouait tout le temps au train dans la cour. On mettait des batons par terre, comme des rails, et on faisait le train. L'arbre, ç'était notre gare principale!"


Une cour d'école... oui, le parc Sauter n'était pas si grand. Mais il était un poumon vert dans la ville. La ville qui finalement l'a bouffé.

Plus haut, c'est Champel, bientôt aussi densément urbanisée que les Pâquis ou Plainpalais. Les cafés et les commerces en moins! Des chênes centenaires, rue Eugêne-pittard, il ne reste souvent plus que des souches... ou des poteaux

télégraphiques. Maintenant que des immeubles ont remplacés les maisons de maîtres, il faut de la place pour les Porsche Cayenne...


A quelques pas du Parc Sautter transformé en Verdun, de l'autre côté de la place Claparède, se dressait jusqu'il y a deux ou trois ans un magnifique Pi

n de l'Himalaya dans une propriété à l'orée du quartier des Tranchées. Là, on prend plutôt soin des arbres, qui d'ailleurs ne sont pas légion. C'est plutôt de vieillesse que le pin est mort... à moins que ses propriétaire trouvâssent qu'il penchait trop.



"Nos arbres" -pour emprunter à mon bouquin de chevet de quand j'avais dix

ans- ne sont pas tous égaux face à notre climat, à la pollution, au piétinement. Regardez le parc des Eaux-vives: Dans chaque "chambre" de Séquoias géants, il en manque au moins un ou deux, et ils chaque année ou autre périclite.

Dans la rocaille dudit parc, celle ou les jeunes mariés venaient depuis des générations se faire tirer le portrait, deux cèdres d'une quarantaine de mètre ont éclatés lors d'une tempête la semaine dernière. Le banc sous leur ramure a été pulverisé. Je compte 136 cernes sur l'un des d

eux. Un gamin, pour celui du Parc Sautter.


Ici aussi, l'air restera musqué pendant des mois.


Même si l'homme n'est pas directement responsable pour ces deux cèdres-ci (ils étaient haubannés l'un à l'autre), les accidents naturels devraient nous pousser à encore davantage de vigilance vis-à-vis du tronçonnage gratuit: Nos arbres ne sont pas illimités, ils sont un leg, un héritage à la merci des rapines. Je suis d'avis qu'un arbre centenaire ou rare a plus de valeur qu'un autre. Le cèdre du Parc Sautter méritait à lui tout seul qu'on sauve le parc. Quant à sa santé, elle était excellente. Ô combien de fois j'ai vu la maladie servir de prétexte pour couper un géant, alors qu'il n'en était rien!!


Malheureusement, les dégats ne sont pas prêt de s'arrêter. Un exemple parmi d'autres, la future extension de l'OMC, qui au lieu de se faire à dix minutes du batiment actuel (l'ami Lamy ayant fait des siennes), envahira l'est du Parc Barton. Il prendra notamment la place d'un parking, certes, mais endommagera les racines de nombreux arbres, en plus de limiter l'accès aux parc. Soyons alertes, soyons citoyens, et plantons-y plutôt les arbres vénérables de demain!


Que votre ombre grandisse comme celles des cèdres au couchant.

Adrien

16 février 2009

Fraîche candeur de la poudreuse



Je m'étais déjà résigné. Skier dans la poudreuse, comme sur des cartes postales des Rocheuses ou de l'Argentine, je croyais que ça ne m'arriverait jamais. La poudre, je connaissais, mais à petite échelle. Le temps d'une combe ou de tracer dans le fond d'un passage à l'ombre. Furtive, jamais en abondance, et souvent presque aussi damée qu'une piste.




En suisse conforme au cliché, j'ai grandi avec des skis au pieds... l'hiver du moins. Commencé vers 3 ans, je crois, et chaque hiver jusqu'au voyage. De retour de l'odyssé, j'avais un tout autre regard. Ce qui me paraissait être la plus naturelle des activités pour la période de Noël à mon anniversaire, était devenu un gaspillage, un luxe indu, une dégradation progressive mais durable de la montagne.





Et chaque année qui passe semble donner raison à cette sombre évocation. Réchauffement climatique oblige, les stations construisent des lacs de retenue, assechant les ruisseaux dès leur source, pour alimenter les canons à neige. Les stations se développent en altitude, partent à l'assaut des 3000m, menaçant des écosystèmes déjà fragilisés. Et je ne parle pas de l'urbanisation tentaculaire de petits villages alpins, ou de la pollution des voitures...




Et pourtant, je skie toujours. J'ai quelques excuses(je prends le train, n'ai pas de chalet, skie discret) mais j'avoue volontiers mon incohérence. J'aime trop sentir mes jambes fendre le désert blanc, être soulevé par une incandescence de millions de cristaux, et survoler le paysage figé, éphèmère.




Je ne regrette pas ce 21e jour de ski de ma saison, ce fut le plus beau. Le chant du cygne, en quelque sorte... Et si je me trompe, tant mieux!

Adrien
















Ci-contre: Le Dôme, un hors-piste tout contre le sommet des Diablerets. Départ depuis en face de la photo, puis on descend sur le côté du petit glacier.












15 janvier 2009

Feu d'artifice

Comme vous, des sujets d'actualité me touchent, occupent mon esprit avec une intensité redoublée lorsque les dépêches tombent. Il en est souvent dit tellement lorsque le sujet est "chaud"- et si peu lorsqu'autre chose occupe les unes, que je m'abstiens d'ajouter mon grain de sel. Je préfère rappeler des oubliettes des sujets refoulés ou méconnus, surtout s'ils concernent des pays avec lesquels j'ai eu un lien "physique" si vous me passez l'expression.
Je vais faire une exception aujourd'hui.

Je n'en croyais pas mes oreilles l'autre jour lorsqu'un ami souffla qu'il "savait bien ce qu'il se passait à Gaza, mais ces manifs et ces news tout le temps...!"

Alors j'ai décidé de relayer l'allégorie que Reza- grand photographe et fin connaisseur autant du Levant que de la plupart des pays de l'Odyssée eurasiatique- a raconté au micro de la 1ère hier. Le journaliste lui a demandé ce qu'il pensait de la guerre de Gaza, et il a répondu à peu près ceci:

"Imaginez un chaton qu'on coince contre un mur et qu'on affame. A intervalle régulier, on lui donne des coups de pieds. Il s'affaiblit, mais on continue à ne pas le nourrir et à le rouer de coup. Agonisant, sentant sa vie lui échapper, il rassemblera probablement ses toutes dernières forces, et sautera en direction de son tortionnaire. Peut-être même arrivera-t-il à l'égratigner. Ce dernier, alors, criera autour de lui qu'on l'attaque, trouvant l'assentiment des autres pour qu'il puisse anéantir le chaton.
C'est, en résumé, l'histoire récente et actuelle des 1,5 millions de Ghazaoui(...)."

Sans commentaire.

8 janvier 2009

carnets de route japonais

Ciao!
Voici les carnets de route japonais. Ils ne sont plus accessibles sur le site de la 1ère, mais vous pouvez désormais les (ré)écouter ici. Bonne évasion!

carnet n.1: Dans le souffle du Matsuri
tilidom.com

carnet n.2: Shibuya, épicentre de la culture gyaru
tilidom.com

carnet n.3: Les pélerins circinsulaires
tilidom.com

carnet n.4: Les crabes de Mr.Wata
tilidom.com

carnet n.5: A l'école des fermiers
tilidom.com


Devant la staue de Kôbôdaishi/Kûkai, sur la route du pélerinage des 88 à Shikoku (carnet n.3)