24 août 2007

Hokkaido

M'y volia enfin, a Hokkaido, deuxieme plus grande ile de l'archipel et vraiment unique: On ne s'y trompe pas, a ecouter les gens comme a admirer le paysage, c'est un autre Japon-pas completement japonais,ou plutot pas depuis longtemps-, que voila.

Pour gagner du temps car il commence a se reduire, j'ai pris le shinkansen jusqu'au bout de Honshu.,traversant en deux heures quarante le Tohoku que j'avais mis deux semaines a parcourir au debut de ce mois.

Pour atteindre Hokkaido j'ai pris un train qui passe dans un tunnel sous la mer(ce serait plus interessant si on pouvait voir au travers mais la technologie n'en est pas encore la), et suis arrive a Hakodate en fin de journee.La, une amie japonaise m'a emmene chez elle, un peu dans la cambrousse(Hokkaido est heureusement tres peu urbanisee, ce qui est unique au japon).C7est la-bas que j'ai goute l'umeshu le plus fort qui m'ait ete donne de boire au Japon.Le lendemain matin nous sommes parti faire le tour du magnifique lac d'Onuma (je vous promet des photos des que je pourrai) pres duquel se dresse un jeune volcan pas tout-a-fait eteint.

Le meme jour j'ai avale des kilometres en train puis me suis decide a essayer l'auto-stop au Hokkaido, le but etant le mythique cap Erimo.Une premiere voiture me prit pour quelque kilometres, puis je recommencai a poireauter au bord de la route.Comme personne ne s'arretait, je mis mon chapeau de moine errant, me disant pouvoir toucher la corde bouddhique qui subsiste chez beaucoup de japonais.

Ca ne rata pas, une voiture s'arreta.C'etait une grand-mere foldingue qui apparement m'avait choisi pour soulager son imminent besoin de parler et dare-dare deversa sur moi un flot ininterrompu de paroles dont je ne compris presque rien,sauf qu'elle se plaignait,plutot grossierement,que sa destination etait trop lointaine.J'acquiescais docilement, etant redevable.A la tombee de la nuit nous arrivames a Shizunai, ancien village ainou devenu en ce XXIeme siecle un ville de pachinko et station-services.J'etais plutot content de debarquer car l'ancetre conduisait comme une deratee et avait deja rogne la carrosserie plusieurs fois contre le trotoire.

Je me trouvai une minshuku (pension de famille) bon marche et jugeant que le futon n'avait apparement pas ete lave depuis sa confection, sorti mon sac a viande(= fin sac de couchage en coton) pour la premiere fois depuis la Chine.Ca n'arrangea pas l'odeur de la piece mais au moins j'avais la satisfaction de dormir dans ma propre crasse, ce qui est toujours mieux que celle des autres.

Il plut le lendemain et je pris le train et le bus pour atteindre le cap Erimo et rendre un derniere hommage a Bouvier qui passa par la il y a un demi-siecle.Erimo: "cap" en langue ainou(en fait "Eirunmo", japonise).Je ne connais aucun endroit au monde qui ne soit ausi parfaitement un cap.Une pique aiguise qui file dans la mer, prolongement de deux cotes d'une centaine de kilometres de long, soulevees par la chaine des Mts Hidaka.

Pas plus d'ainous la-bas que dans le reste de Hokkaido.Ils n'ont pas completement disparu, mais leur heritage est disperse: le sang ainou, melange au nippon, coule dans les veines d'un million de Japonais, la riche culture ainoue est releguee dans les musees, et la langue, que seuls 20 personnes connaissaient encore en 1990, se retrouve dans 95% des toponymes de Hokkaido.

De reour du cap, je retrouvai en fin de soiree a Obihiro ma copine qui elle avait pris l'avion pour me rejoindre.Mais fini le temps des escapades de deux-trois jours depuis Tokyo, en voiture(la sienne) ou shinkansen et dormant dans des ryokan.Je ne travaille plus et suis de nouveau un miserable vaguant, pour mon plus grand bonheur.Nous menons donc ensemble notre route de "bimbo ryokosha"("voyageur pauvre").

Le lendemain apres etre sorti de la ville en bus, nous commencames a faire de l'auto-stop en direction du massif montagneux des Daisetzuzan.Je pensais qu'en couple ca marcherait mieux, mais personne ne s'arreta avant une bonne heure.C'etait un groupe de jeunes qui allait jusqu'a Asahikawa et nous deposa dans le bled alpin de Nukabira.La pluie nous accueilla.Nous entrames dans une pension qui etait ouverte mais deserte, s'affalant sur les canapes en attendant que quelqu'un vienne, ce qui n'arriva pas .J'aurais pu dormir gratos dans cet hotel desert mais merveilleusement propre, mais pas assez filou pour ca, nous trouvames ailleurs a manger et un toit: dans une "rider's house", guesthouse bon marche specialement pour motocyclistes, qui sont tres nombreux a Hokkaido puisque c'est le seul endroit au Japon ou il y a de longues routes sans peages ni traffic.

Le lendemain, re-auto-stop et un camionneur tres sympa nous emmena jusqu'a Sounkyo, toujours dans les montagnes.Nous attendimes le lendemain(aujourd'hui) pour gravir la montagne,un vrai paradis sauvage avec une vue a couper le souffle.

C'est la directrice de l'ecole primaire de Sounkyo qui nous a prit jusqu'a Asahikawa, a trois heures de la.Comme elle s'arretait a Kamikawa, nous en profitames pour gouter ses ramen (nouilles d'"inspiration" chinoise avec une rondelle de porc et des pousses de soja, le tout baignant dans une soupe miso) fameux dans tout le Japon.On tombait bien, arrivant a dix minutes de l'ouverture du festival annuel des restaurants de ramen de kamikawa(sic), qui pour l'occasion avait plante leur tente dans un parc du village.En habit medieval, les tenanciers improviserent une chanson avant de distribuer des bols de ramen pour un franc.S'ensuivit des degustations de sake et des varietes locales de tomates... un petit air de Suisse!

Etonnant Hokkaido!

A bientot

Adrien

1 commentaire:

Unknown a dit…

bonjour... , j'errai sur le net depuis quelques heure quand je suis tomber sur cet article. J'ai beaucoup aimer meme si c'est trop court à mon gout. ahah!
Je suis un " passioné" du japon ... je n'ai pas encore voyager à hokkaido. Je voudrais vraiment découvrir cet endroit .. j'irais c'est sur.
Julien ( français de 22 ans )