3 décembre 2006

...hiver a Tashkent








La plus grande ville d’Asie centrale ex-sovietique, capitale de l’actuel Ouzbekistan.



C’est une immense foret d’ immeubles demesures,d’une lourdeur inegalee.Ils bouchent l’horizon qui est deja reduit par le brouillard et les nuages.L’eau gele, les crachats gelent, la neige gele, la glace re-gele...Le froid fait mal a la tete.Pas etonnant que ce week-end peu de gens sortent.D’ailleurs les avenues sont presque vides,ni vehicules ni pietons…rien que le beton.En ce premier dimanche de decembre j’ai l’impression d avancer dans une enorme ville fantome.

Dans le metro de Tashkent, pas plus de monde que dehors.les stations n’en paraissent que plus grandiloquentes: architecture d’une autre echelle, avec coupoles neo-timourides de l’epoque sovietique, ceramiques celebrant la construction du socialisme par les masses laborieuses autant que les classiques de la litterature persanne.J’aime tout particulierement la station “kosmonovty”,ou des astronautes celebres vous saluent dans des demi-bulles sorties du mur,figes dans une attitude mysterieuse.

Ici plus que nulle part ailleurs en Ouzbekistan, on constate la “methode ouzbeke” pour gerer l’apres-URSS.La surprise, c’est que les Ouzbeks sont, des republiques de la region, les plus sovietiques dans le style tout en s’efforcant de gommer les symboles du communisme.Ils sont les champions du sovietisme!Le sovietisme en tant qu’habitudes politiques, en tant que facon de gouverner, de controler et de reprimer, en tant que plethore de slogans, en tant que rhetorique, en tant que falsification de chiffres en tout genres, en tant qu’arbitraire en tant qu’autosatisfaction douteuse, et jusqu’a la haine du regime precedent, alors qu’en l’occurrence c’est son geniteur.




Alors que dans la plupart des republiques ex-sovietiques, on a paresseusement remplace les couronnes de bles entourant le marteau et la faucille, par les nouveaux symboles, et neglige la moitie,les laissant se decomposer eux-meme(je me rapelle de cet immense profil de Lenine en fer forge au bord de l’Issyk-kul qui piquait dangereusement du nez comme s’il fondait), en Ouzbekistan le moindre symbole de l’ancien regime a ete efface.A la place, on a mis la couronne de cotton et de ble entourrant un volatile(j’ai l’impression que c’est une cicgogne), et a la place de Lenine, Tamerlan ou d’autres…

On dit que c’est le pays d’ex-URSS qui est le plus staliniste.Le mal-aime president Karimov est completement paranoiaque et une remarque sur lui peut avoir des consequences irremediables.Lorsqu’il se deplace, les gens sont assignes a residence et toutes les rues bouclees.

Il se veut le chantre d’un Ouzbekistan vierge d’influence russe, vierge d’influence occidentale, en bref il ne tolere que la sienne propre.Il est deteste par une bonne partie de la population, et par les pays alentours, bien qu’il considere son pays comme la figure de proue de la region.S’il est vrai que c’est la seule republique d’Asie centrale qui partage des frontieres avec les quatre autres(plus l’Afghanistan), et que c’est la plus peuplee de cinq (bien que les chiffres du gouvernement soient exagerement gonfles, il n’y a pas 23 millions d’habitants dans ce pays), l'Ouzbekistan n'a pas la carure de leader qu'il se veut,ni economiquement ni politiquement.Tandis qu'une partie inquietante de la population n'arrive pas a joindre les deux bouts, le pays s'enfonce chaque jour un peu plus dans la dictature.

Mais Tashkent est aussi, d’une maniere un peu plus rejouissante, un melting-pot de nationalites, des Coreens aux Bachkirs en passant par les Kazakhs et les Allemands de la Volga.




La moitie de la population au moins n’utilise que la langue russe, et c’est une bouffee d’air par rapport aux provinces ou meme le cyrillique a ete elimine pour etre remplace par un alphabet latin barbarise par des apostrophes incongrues(ex.O’zbekiston), des x ou des arrets glotaux(transcrits q).


Je sais que comme avec toutes les grandes villes, il ne faut pas les juger au premier regard, et qu’elles recellent des joyaux qui se revelent avec du temps et de la patience… seulement voila mon visa ouzbek ne dure qu’un mois, et j’ai mieux qui m’attend juste un peu plus a l’ouest!!!Devinez quoi...

A tres bientot
Que votre ombre grandisse
Adrien

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